En croisant les données ALD [Affections de Longue Durée enregistrées dans la base Sniiram] et PMSI, le Système Multi Sources de Surveillance des Cancers [SMSC] s’est donné pour objectif de compléter le dispositif des registres afin de permettre une surveillance plus réactive de l’incidence des cancers sur tout le territoire. Pour les huit localisations cancéreuses étudiées (sein, colon rectum, col de l’utérus, corps de l’utérus, rein, poumon, système nerveux central et thyroïde) des indicateurs de surveillance ont également été construits.
L’incidence des cancers invasifs a été déterminée à partir de la fusion des deux sources de patients PMSI et ALD de laquelle ont été retirés les cas de cancers in situ ainsi que les patients « prévalents » [cas de cancers invasifs déclarés en ALD antérieurement à un séjour hospitalier pour cancer et ceux ayant fait l’objet d’un séjour hospitalier antérieurement à l’ALD].
Les résultats, issus du chaînage des données PMSI et ALD, montrent que les niveaux des indicateurs d’incidence, étaient très proches de l’incidence nationale estimée pour les cancers du sein et du poumon, peu éloignés pour les cancers de la thyroïde, du colon rectum et du rein et très éloignés pour les cancers de l’utérus et du SNC.
L’évaluation de ces indicateurs sera effectuée dans un second temps par comparaison aux données de cancers provenant de registres départementaux. Le SMSC prévoit également de compléter ces sources avec une nouvelle base de données rassemblant les données d’anatomie et de cytologie pathologique [ACP].
Lien : Système multi sources de surveillance des cancers – INVS Avril 2012
Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire [BEH] du 31 janvier 2012 évalue la capacité respective de la base des Affections de Longue Durée [ALD] et des bases médico-administratives PMSI à mesurer et suivre l’épidémiologie des cancers en France. La couverture des registres [20% de la population française], “jugée comme suffisante“ pour une surveillance nationale, ne permet pas d’évaluer les risques environnementaux locaux et d’apporter des réponses à “la question des inégalités sociales et territoriales de santé”.
La comparaison, sur l’année 2004, de ces deux bases aux registres montrent que la sensibilité du PMSI est supérieure à celle des ALD “pour repérer des cas de cancer incidents”, alors que l’ALD bénéficie d’une meilleure valeur prédictive positive, le PMSI identifiant un nombre de patients prévalents plus important que dans les registres [NDLR : les patients atteints de cancers secondaires sont-ils comptabilisés de la même manière dans les différentes bases?].
Si seules les ALD permettent de suivre les cancers traités en ambulatoire [majorité des mélanomes et des cancers de la prostate], la sous-déclaration [non inscription en ALD pour des raisons de discrétion, de résolution rapide ou de prise en charge complète préexistante : CMU, mutuelle…] peut aboutir à une sous-estimation du nombre de cas.
De son côté, Le PMSI, étant par construction centré sur l’activité hospitalière, ne prend pas en compte la prise en charge ambulatoire des cancers et les “cancers traités par radiothérapie dans les centres privés pour lesquels il n’existait pas de PMSI”. Il est également rappelé que la Classification Internationale des Maladies [CIM10], utilisée dans le PMSI, est moins précise que la Classification Internationale des Maladies appliquée à l’Oncologie [CIOM3] utilisée par les registres.
De nouveaux travaux sur les données PMSI, utilisant notamment une approche longitudinale rendue possible par le chaînage des patients, permettront de mieux différencier les cas prévalents des cas incidents.
Lien : Bulletin-épidemiologique-hebdomadaire / BEH-n-5-6-2012
L’objectif de l’Institut de Veille Sanitaire [INVS] était d’estimer le “poids de la pandémie grippale sur les séjours hospitaliers” et d’étudier “l’intérêt de données du PMSI pour la surveillance de la grippe”.
Les résultats de cette analyse sur 3 ans [2007-2010], montrent l’augmentation des cas de séjours hospitaliers pour grippe, de leur sévérité [recours à une ventilation mécanique, réanimation, réanimation et/ou soins intensifs], les caractéristiques des patients, la part de femmes enceintes, de syndromes de détresse respiratoire aigüe [SDRA], ou encore les taux d’incidence par groupe d’âge.
L’intérêt de cette analyse, publiée le 12 janvier 2012, était aussi de confronter les données PMSI avec celles du réseau OSCOUR [Organisation de la Surveillance Coordonnées des Urgences]. La “concordance des résultats observés” est, selon l’INVS, “en faveur de la pertinence de cet outil” [PMSI]. Le nombre de cas graves enregistrés dans le PMSI est toutefois plus important que ceux rapportés par la surveillance des cas graves. La définition du périmètre analysé [grippe et/ou pneumopathie] pourrait en être une explication.
Si le PMSI s’est montré “intéressant pour confirmer les données des autres systèmes de surveillance“, l’INVS précise que “sa moindre réactivité [les données ont été transmises par l’ATIH deux mois après le mois de sortie du patient] ne permet pas de l’utiliser comme outil de suivi en temps réel d’un phénomène épidémique”.
Même si le PMSI est avant tout un outil médico-économique conçu pour suivre l’activité des établissements de santé et calculer leurs ressources, la nouvelle campagne tarifaire et budgétaire 2012, publiée par l’ATIH le 28 décembre 2011, ouvre néanmoins la voie à de nouvelles analyses pharmaco-épidémiologiques.
“Dans un objectif de connaissance de l’activité”, les établissements de santé MCO, HAD et SSR devront, dès l’année prochaine, enregistrer “les médicaments sous autorisation temporaire d’utilisation [ATU].” Les établissements MCO devront également enregistrer “les médicaments thrombolytiques utilisés dans la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux ischémiques.”
Parmi les nouveautés, on peut également citer l’apparition d’un nouveau code d’unité médicale permettant d’améliorer l’identification des structures de prise en charge de la douleur chronique, le codage de toutes les maladies prises en charge en soins palliatifs [Ex: AVC], la codification des actes réalisés au cours du transport par le SMUR dans la première unité médicale d’hospitalisation, la refonte des GHM concernant l’obstétrique et la néonatalogie ainsi que l’apparitition d’une nouvelle nomenclature des actes utilisés dans les structures SSR : le Catalogue Spécifique des Actes de Rééducation et de Réadaptation [CSARR].
L’ensemble des modifications est applicable au 1er mars 2012.