L’accès aux soins de ville, une des priorités de santé publique, a été au coeur des débats sur la répartition territoriale des professionnels de santé. L’accès des patients aux soins hospitaliers n’en est pas moins important et une étude de la Dress et de l’Insee publiée en mars 2012 apporte un éclairage quantitatif sur le sujet.
Basée sur les données PMSI MCO 2010 et les temps de trajet des patients, cette étude aboutit à un premier constat: “une hospitalisation en court séjour sur deux a lieu à moins de 20 minutes du domicile“. Ce temps d’accès médian dépend de la nature de l’activité hospitalière: il est plus court pour les pathologies les plus fréquentes, alors qu’il augmente pour des prises en charge lourdes comme la neurochirurgie, la chirurgie vasculaire ou la prise en charge des grands brûlés. L’analyse par territoire de santé [TS] montre toutefois des disparités significatives avec un temps d’accès médian compris entre 9 et 42 minutes : il est inférieur à 20 minutes pour 26 TS, et supérieur à 30 minutes pour 16 d’entre eux.
L’accès aux soins dépend non seulement de l’offre de soins [densité de lits par habitants] mais aussi de sa spécificité [degré de spécialisation des établissements] et de sa répartition géographique. Plus courts lorsque le nombre de lits par habitant augmente, les temps d’accès s’allongent lorsque la spécificité est forte et que l’ensemble de la demande de soins n’est pas couverte à l’intérieur du territoire de santé.
La conjonction de ces différents facteurs explique les flux de patients et permet de d’établir une typologie des territoires de santé “selon deux dimensions : autonomie et attractivité”. L’autonomie est mesurée par la part de patients hospitalisés dans leur TS, l’attractivité par la part d’activité des établissements dédiée aux patients résidant en dehors du TS.
Les territoires dits “autocentrés” sont à la fois autonomes et peu attractifs [Ex : certains territoires des zones littorales ou frontalières]. Les territoires “à flux entrants” sont à la fois autonomes et attractifs [Ex: côte basque, Strasbourg] alors que les territoires “à flux sortant” sont à la fois peu attractifs et peu autonomes [Ex : Gers, Haute-Loire, Oise-Est]. Les territoires “ouverts” sont enfin peu autonomes mais attractifs en raison de la spécialisation de leurs établissements [Ex : petite et grande couronne de la région parisienne].